Les « people » mythiques
Le titre de cette rubrique joue sur le double sens du mot anglais people. Celui-ci est passé dans la langue française avec le sens restrictif de « personnalité médiatique ». En anglais, il a aussi les sens de « gens » et « peuple ».
Les peuples mythiques
Les dieux n’étaient pas seuls. Les humains, encore moins. Les Scandinaves vivaient dans un monde global et magique. La frontière entre l’humain et l’animal, entre les humains et les esprits, ou les êtres surnaturels, entre les vivants et les morts était loin d’y être étanche.
Les tribus majeures
Un schéma permet de situer les principales tribus mythiques et leur localisation. Il n’est qu’indicatif – ne serait-ce parce qu’Útgarðr « Enclos-du-dehors » est un nom a priori forgé longtemps après le paganisme :
Le monde des dieux (Ásgarðr « Enclos-de-l’ase ») est au centre du monde des humains (Miðgarðr « Enclos-du-milieu »). Un pont (Bifröst) permet de circuler entre les deux. Peu d’humains l’ont franchi, sinon aucun – à moins d’être morts. Les guerriers-occis le traversent à cheval pour entrer à la Valhalle d’Óðinn. En revanche, les dieux le traversent chaque jour à cheval pour aller à leur þing. Certains se promènent d’ailleurs incognito parmi les humains. D’autres vont plutôt chez les géants et ne font que traverser le Miðgarðr.
Au final, les dieux formaient une tribu puissante, mais une infime partie des peuples mythiques. La plupart des autres tribus étaient censées habiter l’Útgarðr « Enclos-du-dehors » :
- Les géants sont parfois très savants. Ils logent au(x) Jötunheim(a)r « Monde(s)-du-géant ». Les hrímþursar « géants-du-givre » et les bergrisar « géants-des-montagnes » sont les plus fréquents. Ægir, le géant de la mer, et Ymir, le géant primordial, sont parmi les plus inclassables. Certains ont des formes animales (loup, aigle – tel Þjazi –, etc.). Les enfants du dieu Loki (les monstres mythiques) sont à classer avec eux.
- Les nains ont taille humaine. Ils se pétrifient au moindre coup de soleil. Sans eux, les dieux seraient désarmés.
- Les elfes – ou plutôt des alfes – sont très beaux, très puissants, mais très mystérieux.
Ces personnages mythiques sont ASSEZ différents de leurs descendants des contes.
Les femmes mythiques
Toutes les femmes manquent encore (ou presque). Elles n’étaient pas moins importantes. Certaines étaient assimilées aux déesses (valkyries nornes, dises), et d’autres, aux géants (femmes-trölls, völur) :
- Les valkyries, guerrières de la mythologie scandinave ;
- Les nornes, en charge du Destin (et des destins individuels) ;
- Les dises, qui recevaient des sacrifices à titre collectif ;
- Les femmes-cygnes, difficiles à classer ;
- Les femmes-trölls, bien plus présentes que les trölls ;
- Les völur, des magiciennes et prophétesses, qui avaient aussi des représentantes humaines.
La plupart sont devenues des sorcières de contes, ou des fées-marraines.
Autrefois, les humains pouvaient croiser à peu près n’importe qui d’entre eux, dans leurs rêves, ou sur leur route. Des métissages n’étaient pas exclus, en particulier avec les alfes (dans les sagas en tout cas). On peut même se demander si les humains n’étaient pas qu’une tribu supplémentaire…
Les héros légendaires mythiques
Les humains ne sont pas surnaturels en soi, mais certains – les héros mythiques – descendent d’un dieu et, en particulier du dieu des guerriers, Óðinn. L’histoire de certains d’entre eux est rapportée ici : les Völsungar.
Le roi suédois Gylfi, grâce auquel les mythes sont rapportés dans l’Edda en prose est aussi du nombre.
Les personnalités historiques
J’ai rangé parmi ces « people » Snorri Sturluson (xiiie siècle), l’auteur (riche et célèbre) de l’Edda en prose. Autrement dit, le conteur en chef des mythes nordiques.