Grímnismál « Les dits de Grímnir »
Nouvelle traduction intégrale du 4e poème de l’Edda poétique
(xiiie siècle, auteur anonyme)
Lien vers le texte en langue originale heimskringla.no ↗
Des fils du roi Hrauðungr
Le roi Hrauðungr avait deux fils ; l’un appelé Agnarr, et l’autre, Geirröðr. Agnarr avait dix hivers et Geirröðr en avait huit. Ils partirent tous deux en bateau avec leur canne à pêche pour attraper de menus poissons ; le vent les emporta en haute mer. Dans la nuit noire, ils s’échouèrent à terre, marchèrent et rencontrèrent un fermier. Chez lui, ils passèrent l’hiver. La vieille femme s’occupa d’Agnarr et le vieil homme, de Geirröðr, auquel il prodigua ses conseils. Au printemps, le vieil homme leur fournit un bateau, mais quand la vieille femme et lui les amenèrent au rivage, le vieil homme parla en aparté avec Geirröðr. Ils eurent bon vent et arrivèrent à l’escale de leur père. Geirröðr était à l’avant du bateau. Il sauta à terre, mais repoussa au loin le bateau et dit : « Va maintenant où l’esprit mauvais t’emporte. ». Le bateau dériva vers le large et Geirröðr monta jusqu’à la ferme. Il y fut bien accueilli, mais son père était mort. Alors, Geirröðr fut fait roi et devint un homme renommé.
Óðinn et Frigg étaient assis sur le Hliðskjálf et voyaient dans tous les mondes. Óðinn dit : « Vois-tu Agnarr, ton fils-adoptif, engrosser une géante dans une caverne ? Mais mon fils adoptif Geirröðr est roi et réside maintenant sur sa terre. » Frigg dit : « Il est si avare de sa viande qu’il torture à mort ses invités s’il pense qu’ils sont trop nombreux. ». Óðinn dit que c’était un gros mensonge et ils parièrent sur la question. Frigg envoya sa suivante Fulla à Geirröðr. Elle pria le roi de se garder d’un homme versé en magie venu sur sa terre pour le tuer et dit qu’il était reconnaissable à ce qu’aucun chien n'était assez féroce pour l’attaquer. Or, c’était un gros mensonge, car le roi Geirröðr n’était pas avare de sa viande. Et pourtant, il fit saisir cet homme que les chiens ne voulaient pas attaquer. Celui-ci portait un manteau bleu et dit qu’il s’appelait Grímnir, mais ne dit rien de plus sur lui, quoiqu’il fût questionné. Le roi le fit torturer jusqu’à ce qu’il parlât et asseoir entre deux feux et il s'y assit huit nuits. Le roi Geirröðr avait un fils âgé de dix hivers, appelé Agnarr comme son frère. Agnarr marcha jusqu’à Grímnir et lui donna une corne pleine à boire et dit que le roi avait mal agi en le faisant torturer sans avoir été offensé. Grímnir but. Le feu s’était tant approché alors que la pelisse de Grímnir brûlait. Il dit :
- « Tu es chaud, brasier
Et bien trop grand ;
Éloigne-toi, flamme !
Le manteau brûle,
Même soulevé ;
La pelisse flambe. - Huit nuits je suis assis
Entre les feux ici,
De sorte que personne
Ne m’offrit pitance,
Sauf le seul Agnarr
Qui lui seul règnera,
Fils de Geirröðr,
Sur la terre des Goths. - Santé à toi, Agnarr !
Te souhaite d'être béni
Veratýr ;
Pour une corne à boire
Jamais tu n’auras
Meilleur prix. - La terre est sacrée
Que je vois s’étendre
Près des ases et des alfes ;
Mais à Þrúðheimr,
Þórr habitera
Jusqu’à ce que rompent les puissances. - Val-de-l’if s’appelle
Le lieu où Ullr
Lui-même une halle a fait ;
L’Álfheimr, à Freyr,
Jadis les dieux donnèrent,
Pour prix de [première] dent [1]. - La troisième maison,
Les puissances amies
Ont coiffé sa halle d’argent ;
Valaskjálf [2] est son nom,
Qu’un ase fit pour lui,
Il y a longtemps. - Banc-englouti a nom la quatrième,
Et là se fracassent les vagues froides ;
Là, Óðinn et Sága [3],
Joyeux, boivent chaque jour
Dans des gobelets d’or. - Glaðsheimr a nom la cinquième,
Là, d’or resplendissante,
La Valhalle largement s’étend
Et là Hroptr élit
Chaque jour les morts par les armes. - Très facile à reconnaître
Par ceux qui à Óðinn viennent,
Est la vision de la halle :
Sur des lances le toit est posé ;
De boucliers, la bâtisse est couverte.
De broignes, les bancs sont jonchés. - Très facile à reconnaître
Par ceux qui à Óðinn viennent,
Est la vision de la halle :
Un loup pend
Devant la porte orientale
Et, au-dessus, un aigle plane. - Þrymheimr a nom la sixième,
Où Þjazi logeait,
Ce géant prodigieux,
Mais maintenant Skaði réside,
Radieuse fiancée des dieux,
Dans l'ancienne maison paternelle. - Breiðablik
est la septième,
Et là Baldr a
Bâti lui-même une halle [4],
Sur une terre
Où je sais que se trouvent
Le moins de signes-sinistres. - Rocs-du-ciel est la huitième,
Et là Heimdallr,
Dit-on, règne sur les temples.
Là, le gardien des dieux
Boit dans une halle sereine,
Joyeux, le bon hydromel. - Champ-de-l’armée est la neuvième,
Et là Freyja régit
Le choix des sièges dans la halle.
La moitié des guerriers-occis
Chaque jour elle choisit,
Mais Óðinn a l’autre moitié. - Glitnir est la dixième,
Elle est étayée d'or
Et d’argent aussi couverte.
Et là, Forseti [5]
Passe la plupart du jour,
Et endort toute querelle. - Clos-naval est la onzième,
Et là Njörðr a
Lui-même érigé une halle.
Le roi des hommes,
Sans malice
Règne sur le temple de bois haut. - La broussaille croît
Et l’herbe folle
Sur la Terre-du-saule de Víðarr ;
Et là, le fils abandonne
Le dos du cheval,
Avide de venger son père. - Andhrímnir
Met dans Eldhrímnir
Sæhrímnir à bouillir [6],
Le meilleur des lards ;
Mais peu savent
Ce que mangent les einherjar. - Geri et Freki,
Il rassasie des guerriers aguerris,
Le glorieux Père-des-armées,
Mais seulement de vin [7],
Le noble-en-armes,
Vit pour toujours Óðinn. - Huginn et Muninn
Volent chaque jour
Dessus la vaste-terre ;
« Je redoute que Huginn
Point ne revienne,
Quoique pour Muninn plus je craigne. ». - Þund gronde,
Le poisson de Þjóðvitnir
Frétille dans sa crue :
Le courant du fleuve
Semble trop grand à franchir
Aux allègres-occis. - Grille-des-occis (Valgrind) s’appelle
Celle qui s'élève sur la plaine
Sacrée, devant les portes sacrées.
La porte est vieille,
Mais peu savent
Comment son verrou la ferme. - Cinq cents portes
Et quarante de plus,
Je crois, possède la Valhalle ;
Huit cents einherjar
Sortent de chaque porte
Quand ils partent contre le loup se battre. - Cinq cents pièces
Et quarante de plus,
Je crois, possède
Bilskírnir [8] avec ses arches.
Des halles coiffées de toit
Que je connais,
Celle de mon fils est la plus vaste. - Rune-brillante s’appelle la chèvre
Qui se tient sur la halle [du Père-des-armées]
Et croque aux branches du Læraðr ;
Elle doit remplir une jale
De pur hydromel.
Ce breuvage ne peut tarir. - Épine-du-chêne s’appelle le cerf
Qui se tient sur la halle [du Père-des-armées]
Et croque aux branches du Læraðr,
Mais de ses cornes,
L’eau ruisselle dans Hvergelmir.
De là, tous les fleuves s'élèvent. - Síð et Víð,
Sækin et Eikin,
Svöl et Gunnþró,
Fjörm et Fimbulþul,
Rín et Rennandi,
Gipul et Göpul,
Gömul et Geirvimul,
Ils tournent autour du trésor des dieux,
Þyn et Vín,
Þöll et Höll,
Gráð et Gunnþorin. - Vína, l’un se nomme,
Vegsvinn un autre,
Un troisième Þjóðnuma ;
Nyt et Nöt,
Nönn et Hrönn,
Slíð et Hríð,
Sylgr et Ylgr,
Víð et Ván,
Vönd et Strönd,
Gjöll et Leiftr,
Ils coulent près des hommes
Et de là tombent dans Hel. - Körmt et Örmt
Et les deux Kerlaugar
Ceux-là doit les guéer Þórr
Chaque jour,
Quand il va rendre justice
Sous le frêne Yggdrasill ;
Car le Pont-de-l’ase
Est tout embrasé ;
Bouillent les eaux sacrées. - Glaðr et Gyllir,
Gler et Skeiðbrimnir,
Sillfrintoppr et Sinir,
Gísl et Falhófnir,
Gulltoppr et Léttfeti :
Ce sont les chevaux que montent les ases
Chaque jour
Quand ils vont rendre justice
Sous le frêne Yggdrasill. - Trois racines
Suivent trois routes
Sous Yggdrasill le frêne :
Hel réside sous l’une ;
Les géants-du-givre, sous l’autre ;
Sous la troisième, l'espèce humaine. - Ratatöskr s’appelle l'écureuil
Qui doit courir
Sur le frêne Yggdrasill ;
Les paroles de l’aigle
Il doit souvent porter
Et les dire en bas à Niðhöggr [9]. - Quatre cerfs, en prime,
Qui ciblent la cime
Le cou en arrière, [le] dévorent :
Dáinn et Dvalinn,
Duneyrr et Duraþrór. - Plus de serpents reposent
Sous le frêne Yggdrasill
Que chaque sot l’imagine :
Góinn et Móinn,
Ce sont les fils de Grafvitnir,
Grábakr et Grafvölluðr,
Ófnir et Sváfnir. - Le frêne Yggdrasill
Souffre de douleurs
Plus graves qu’humains ne savent :
Un cerf grignote le dessus
Et sur le côté, il pourrit ;
Niðhöggr ronge le dessous. - Hrist et Mist,
Je souhaite qu'une corne me portent ;
Skeggjöld et Skögul,
Hlökk et Herfjotur,
Hildr et Þrúði,
Göll et Geirönul,
Ranðgrið et Ráðgrið
Et Reginleif :
Aux einherjar, bière apportent. - Lève-tôt et Véloce,
Efflanqués qui là-haut
Doivent d’ici tirer Sól,
Mais sous leurs épaules,
Les puissances apaisantes,
Les ases, ont caché
Un fer glacé. - Svalinn s’appelle
Qui se tient devant le soleil,
Bouclier pour la brillante déesse ;
Monts et mers,
Je le sais, brûleraient,
S’il tombait de là. - Sköll le loup s’appelle,
Qui poursuit le dieu à la face radieuse
Jusqu’aux Bois-protecteurs,
Mais un autre, Hati,
De Hróðvitnir le fils,
Précède la fiancée brillante du ciel. - De la chair d’Ymir
Fut faite la terre ;
Et de son sang, la mer ;
Les collines, de ses os ;
Les arbres, de ses cheveux ;
Et de son crâne, le ciel. - Mais de ses cils,
Les puissances mesurées ont créé
Le Miðgarðr pour les fils des hommes ;
Et de sa cervelle,
Les nuages coléreux
Furent tous faits. - Il a la faveur d’Ullr
Et de tous les dieux
Qui le premier attrape le feu,
Car les mondes s’ouvrent
Pour les fils des ases
Quand ils soulèvent les bouilloires [10]. - Les fils d’Ívaldi, jadis,
Firent Skíðblaðnir,
Le meilleur des navires,
Pour Freyr le splendide,
Du précieux Njörðr, le fils. - Le frêne Yggdrasill
Est le meilleur des arbres ;
Et Skíðblaðnir, des navires ;
Óðinn, des ases ;
Et Sleipnir, des étalons ;
Bifröst, des ponts,
Et Bragi, des scaldes ;
Hábrók, des faucons ;
Et des chiens, Garmr. - À présent, j'ai levé ma face
Devant les fils des dieux-de-victoire
Qui secours efficace éveillera ;
À tous les ases,
Cela va parvenir,
Sur les bancs d’Ægir,
Au banquet d’Ægir. - Je me nomme Grímr,
Je me nomme Gangleri,
Herjan et Hjálmberi,
Þekkr et Þriði,
Þundr et Uðr,
Helblindi et Hár. - Saðr et Sviðall
Et Sanngetall,
Herteitr et Hnikarr,
Bíleygr, Báleygr
Bölverkr, Fjölnir
Grímr et Grímnir
Glapsvir et Fjölsviðr. - Síðhöttr, Síðskeggr,
Sigföðr, Hnikuðr,
Alföðr, Valföðr,
Atríðr, Framatýr.
Un seul nom,
Je n’ai jamais porté
Depuis que je vais parmi les hommes. - Grímnir, je m’appelais chez Geirröðr,
Mais Jalk chez Ásmundr,
Et puis Kjallarr
Quand je tirais la luge,
Þrór au þing,
Viðurr au combat,
Óski et Ómi,
Jafnhár, Biblindi,
Göndlir et Hárbarðr parmi les dieux. - Sviðurr et Sviðrir,
Je m’appelais chez Sökkmímir
Et dupais le vieux géant,
Quand du fameux fils de Miðvitnir,
Je devins le seul destructeur. - Tu es saoul, Geirröðr,
Tu as trop bu ;
De beaucoup tu t’es privé
En perdant mon soutien,
Tous les einherjar
Et la faveur d’Óðinn. - Moult je t’ai dit,
Mais peu tu as retenu ;
Des amis t’ont trahi ;
L'épée de mon ami, je vois couchée
Toute ensanglantée. - Les occis par la lame-lasse,
Yggr doit maintenant les avoir ;
Je sais ta vie finie ;
Hostiles sont les dises.
Óðinn maintenant tu vas voir,
Approche-toi de moi, si tu peux ! - Óðinn, me nomme à présent ;
Yggr, je me nommais avant ;
Þundr, me nommais encore avant,
Vakr et Skilfingr,
Váfuðr et Hróptatýr,
Gautr et Jalkr avec les dieux,
Ofnir et Svafnir
Qui, je crois, sont tous
Des noms pour moi seul. »
Le roi Geirröðr était assis, son épée à moitié tirée sur les genoux. Quand il entendit qu’Óðinn était là, alors il se leva et voulut retirer Óðinn du feu. L’épée lui glissa des mains, la garde vers le bas. Le roi trébucha et tomba en avant, mais l’épée le transperça et il trouva la mort. Óðinn alors disparut, mais Agnarr fut longtemps roi après cela.
Notes
[1] L’attribut officiel de Freyr est le sanglier. Sa première dent est donc plus proche de la canine du sanglier, aussi appelée défense ou broche.
[2] Valaskjálf « Banc-des-occis », ou Válaskjálf « Banc-de-Váli ». Les guerriers-occis sont reçus à la Valhalle, maison d’Óðinn. Váli est le fils d’Óðinn. Il est né spécialement pour venger la mort de son frère Baldr.
[3] Sága est une déesse quasiment inconnue.
[4] Les troisièmes vers des strophes 5, 12 et 16 sont presque identiques (sér of görva sali ou sér um gerva sali). Ils tendraient à y voir un lien secret entre les maisons des dieux Ullr, Baldr et Njörðr.
[5] Forseti « Président du þing ». Le þing était l’assemblée des hommes libres.
[6] À mon avis, Sæhrímnir, Eldhrímnir et Andhrímnir renvoient aux trois éléments : mer (sær), feu (eldr) et air (and ou önd « souffle »). Andhrímnir est aussi le nom d’un aigle et corrobore cette dernière traduction. Hrímnir est à la fois le givre et la suie (du fond de marmite). Hrímr est un géant-du-givre. Sæhrímnir est le sanglier de la Valhalle. Eldhrímnir est sa marmite et Andhrímnir est son cuistot. Comme deux d’entre eux ont une tenue animale (sanglier et aigle), on peut se demander si le troisième n’en a pas une. En ce cas, Eldhrímnir, en sa qualité de marmite et de feu du ciel, aurait un corps de serpent au vestiaire. En effet, un serpent sangle la mer. Il est aussi appelé Corde-de-la-mer. Il matérialise donc la ligne d’horizon, que le soleil enflamme deux fois par jour – d’où le feu. Enfin, la marmite est pleine d’eau puisque le sanglier est bouilli.
[7] Le vin est un produit d’importation luxueux. C’est aussi un liquide rouge sang.
[8] Halle de Þórr.
[9] Le serpent Niðhöggr « Frappe-dans-l’ombre », ou Níðhöggr « Coup-bas », fossoyeur des morts dont il suce les cadavres.
[10] Strophe énigmatique qui POURRAIT évoquer un rite. Elle est à rapprocher de la strophe 1 (me semble-t-il), où un (autre ?) feu est évoqué.
Commentaires sur les passages en prose
Le prologue et l’épilogue en prose ne sont pas nécessaires à la compréhension du poème. En revanche, les renseignements qu’ils apportent changent sa portée.
Le nom du roi Hauðrungr « Descendant-de-Hauðr » dérive de hrjóða « décharger (un bateau) » (Cleasby). De fait, l’aîné des fils du roi débarque d’un bateau et repousse son petit frère à la mer dans la première partie du prologue. Tous deux ont été hébergés auparavant par un couple de fermiers anonymes. L’homme s’est occupé de l’aîné (Geirröðr), tandis que la femme s’occupait du cadet (Agnarr).
Dans la seconde partie du prologue, Óðinn et sa femme Frigg discutent des deux fils du roi. On apprend qu’Óðinn protège l’aîné tandis que Frigg protège le cadet. On peut déjà se demander si le couple de fermiers ne masque pas le couple divin.
L’aîné a succédé à son père. Le cadet habite avec une géante dans une caverne. On peut donc se demander s’il n’est pas mort. La géante anonyme dans sa caverne pourrait être Hel, la gardienne des morts. D’autant que dans le mythe de Baldr, le dieu se rend en bateau chez Hel.
Óðinn vante son protégé devenu roi comparé au destin peu enviable de celui de Frigg. Celle-ci entreprend aussitôt de retourner la situation. Pour ce faire, elle manipule Óðinn et Geirröðr, dont le fils s’appelle… Agnarr.
Geirröðr se tue « accidentellement » dans l’épilogue. Son fils lui succède peut-on supposer. En somme, Frigg a inversé les rôles des deux frères : Geirröðr est mort ; (un) Agnarr règne !
Le roi Geirröðr et son fils Agnarr sont mentionnés dans le poème. Óðinn y est bien au-dessus d’un feu chez Geirröðr et Agnarr lui offre à boire. Il y annonce ou décrète la mort de Geirröðr. Tout le reste est absent du poème. Cela étant, sans le prologue (qui rappelle le début des Vafþrúðnismál), il serait difficile d’expliquer comment le dieu a pu se retrouver dans le feu d’un humain – fût-il roi.