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Tisserande de nuages
Embarquez pour les mythes nordiques

Les runes magiques de la valkyrie

Sigurðr et Sigrdrífa des
Sigrdrífumál « Dits de Sigrdrífa »
Pierre runique de Drävle (Suède), U1163.
À gauche. Détail. Sigurðr (en haut au centre) transperce le serpent runique de son épée tandis que Sigrdrífa (en-dessous à droite) y tient une corne. À gauche, le nain Andvari tiendrait l’anneau maudit. À droite. Pierre entière. Source : Swedish National Heritage Board, photos de Bengt A. Lundberg, licence CC BY 2.5 ↗

L’usage divinatoire des runes n’est pas certifié par les textes scandinaves. Il n’est que suggéré par Tacite ↗ (ier sièle) dans sa Germanie (chap. X). Il n’empêche…

Les runes avaient un pouvoir magique. C’est du moins ce qu’affirment les sagas [1] et les Eddas. On les retrouve gravées sur tous les supports (pierre, métal, bois, os, cuir, etc.) et sur toutes sortes d’objets (armes, outils, cornes à boire, bijoux, etc.). On en trouve, par exemple, sur le peigne de Setre (viie siècle), découvert en Norvège en 1932. La lecture de ses runes résiste encore aux runologues. Un charme érotique est envisagé. Le nom de Nanna, qui y est gravé, pourrait renvoyer à la déesse.

Les runes étaient d’origine divine selon l’Edda poétique. Óðinn était leur maître. Mais c’est une femme qui en dévoile les secrets magiques à un prince. Celle-ci a beau être une valkyrie dévouée à Óðinn, elle a été renvoyée de sa troupe. On la croise dans les Sigrdrífumal « Dits-de-Sigrdrífa ».

Ce poème de l’Eddda est composé de trente-sept strophes. Voici ma traduction des vingt et une premières, largement occupées par les runes.

La rencontre de Sigurðr et Sigrdrífa

Brünnhilde, illustration d’Arthur Rackham (1867-1939) pour The Rhinegold & the Valkyrie [p. 110] de Richard Wagner, William Heinemann, London (1910). Source : domaine public, via Wikimedia commons ↗

Le jeune guerrier Sigurðr appartient au volet héroïque de l’Edda poétique. Il vient de pourfendre le serpent géant Fáfnir. Du serpent, il a appris le langage des oiseaux (Fáfnismál). Sigurðr, désormais surnommé tueur de serpent, rencontre la valkyrie Sigrdrífa aussitôt après son exploit. Il la délivre de sa cage de feu et la femme-oiseau [2] lui enseigne le langage des runes (Sigrdrífumál[3].

Hélas, le héros a changé d’apparence avec Gunnar, sans compter qu’une boisson d’oubli lui sera servie. La tragédie guette  mais c’est une autre histoire. Cependant, il n’est pas superflu de signaler que Sigurðr, initié aux runes, épousera une certaine Guðrún « Rune-divine ». Il auront une fille, appelée Svanhildr (de svan « cygne »).

Le serpent et le forgeron

Fáfnir, le serpent trucidé, est un nain métamorphosé. L’appât de l’or l’avait rendu voleur et meurtrier. Il a tué son père pour le dépouiller et refusé de partager le butin avec son frère Reginn « Puissance ». Il s’est alors changé en serpent pour couver son or (le fameux or du Rhin).

Reginn « Puissant » est un forgeron et le père adoptif de Sigurðr. Il lui a forgé l’épée Gramr « Courroux ». Sigurðr transperce Fáfnir avec cette arme. Il lèche une goutte du sang du reptile en se brûlant à son cœur en train de cuire et se met à comprendre le langage des oiseaux. Il tue ensuite le roublard Reginn, qui avait prévu de le trucider.

La roche gravée de Ramsund en Suède (xi siècle) illustre ces aventures de Sigurðr.

Sigurðr et la valkyrie

Sigurðr trouve une femme endormie derrière un mur de flammes [4]. Ce rempart est fait de boucliers, étincelants sous les rayons du soleil. Il dénonce une guerrière. Le corps de celle-ci est gainé d’une broigne (cuirasse de cuir). De son épée, Sigurðr fend le corselet qui étouffe son cœur et la libère du même coup de son costume masculin. La broigne est désormais inutilisable. La dame abandonnera la carrière des armes à son prochain réveil, semblable à une renaissance.

Entre parenthèses, cette belle endormie transpercée par une épine dans son rempart de flammes s’est, semble-t-il, attardée dans les contes. Elle rappelle la Belle au Bois dormant, l’Aubépine enclose dans les ronces. Ce n’était pas une piqûre de fuseau qui avait provoqué sa torpeur, mais l’épine de sommeil d’Óðinn.

Les valkyries (valkyrjar « celles qui choisissent les guerriers occis ») formaient l’escorte charognarde d’Óðinn. Leur nom nous informe, cependant, que leur rôle initial n’était pas d’exécuter des ordres, mais de choisir. De fait, la première valkyrie, la déesse Freyja, choisit toujours la première moitié des guerriers occis. Óðinn se sert après. Sigrdrífa a repris cette prérogative de valkyrie et élu le vainqueur d’une guerre. Pour cet acte d’insubordination, Óðinn l’a endormie et assignée à résidence au sommet de la Montagne-de-la-biche (Hindarfjall).

La rencontre

Sigurðr gravit le Hindarfjall à cheval et se dirigea au sud vers la terre des Francs. Sur la montagne, il vit une lumière intense, comme si un feu brûlait et brillait jusqu’au ciel. Quand il s’approcha, il trouva là un rempart de boucliers surmonté d’un étendard. Sigurðr entra dans le fort de boucliers et y vit un homme endormi avec toutes ses armes. Il ôta d’abord son casque de sur sa tête. Il vit alors que c’était une femme. La broigne était si serrée qu’elle semblait moulée dans la chair. Alors, il fendit la broigne de haut en bas et ses deux manches avec [son épée] Gramr. Il lui retira ensuite la broigne et elle s’éveilla. Elle s’assit, vit Sigurðr et lui dit :
  1. « Qu’a mordu la broigne ?
    Pourquoi m’a-t-on tirée du sommeil ?
    Qui m’a délivrée
    De ma pâle oppression [5] ? »

    Il répondit :
    « Le fils de Sigmunðr,
    – Qui déchiqueta tantôt
    La charogne à corbeau –,
    L’épée de Sigurðr [6]. »
  2. Elle dit :
    « Longtemps, j’ai dormi ;
    Longtemps, j’ai été endormie ;
    Longs sont les maux des hommes.
    Óðinn est cause
    De mon impuissance
    À rompre les runes-somnifères. »
Sigurðr s’assit et s’enquit de son nom. Elle prit alors une corne pleine d’hydromel et lui donna le breuvage de mémoire [7].
  1. Elle dit :
    « Santé au jour ;
    Santé aux fils du jour
    Santé à la nuit et à sa sœur ;
    Avec des yeux placides,
    Regardez-nous ici
    Et donnez victoire aux assis !
  2. Santé aux ases ;
    Santé aux déesses ases ;
    Santé au champ généreux [8].
    Éloquence et bon sens,
    Donnez aux deux glorieux,
    Et mains-guérisseuses, leur vie durant. ».
Elle avait nom Sigrdrífa et était valkyrie. Elle parla de deux rois en guerre. L’un s’appelait Gunnarr le Casqué. Il était vieux et grand guerrier, et Óðinn lui avait promis la victoire.
« L’autre s’appelait Agnarr,
Frère d’Auða,
Que personne
Ne voulait patronner. »
Sigrdrífa fit tomber Gunnarr le Casqué dans une bataille, mais Óðinn la poignarda d’une épine-de-sommeil en représailles et dit qu’elle ne remporterait jamais plus la victoire dans une bataille, et il dit qu’elle serait donnée en mariage.
« Mais je lui ai dit que j’avais fait serment de n’épouser aucun homme qui connaîtrait la peur. » Il répondit en la priant de lui apprendre la sagesse, puisqu’elle avait des nouvelles de tous les mondes [9].

Liste des runes de Sigrdrífa

La valkyrie se présente à Sigurðr sous le nom de Sigrdrífa « Productrice-de-victoire ». Et pourtant, ce n’est pas un chant de victoire qu’elle entonne pour lui, mais une incantation sur les runes proche du chant d’amour. Au prélable, elle offre au guerrier une (seconde) corne à boire d’un cocktail de toutes sortes d’enchantements. C’est à se demander si la valkyrie n’a pas concocté un philtre d’amour. Elle liste ensuite toutes les runes et leurs effets :

  1. Sigrdrífa dit :
    « Bière, je t’apporte,
    Pommier-de-bataille,
    De pouvoir mêlé
    Et de célébrité ;
    Pleine, elle est de chants
    Et de bonne-fortune,
    De divines incantations
    Et de runes-de-félicité.
  2. Runes-de-victoire tu dois savoir,
    Si victoire tu veux avoir,
    Et les tailler sur la poignée de ton épée ;
    Quelques-unes sur les chapes,
    Quelques-unes sur la garde,
    Et deux fois le nom de Týr [10].
  3. Runes-de-la-bière tu dois savoir
    Si tu veux, à la femme d’un autre
    Ne pas faire confiance si tu t’y fies,
    Sur la corne, elles doivent être gravées
    Et sur le dos de la main
    Et sur l’ongle, marquer nauðr [11].
  4. La coupe doit être bénie
    Et contre péril gardée
    Et de l’ail dans le liquide jeté ;
    Alors, je sais que pour toi
    Jamais n’y aura
    D’hydromel de mal mêlé.
  5. Runes-de-délivrance tu dois savoir
    Si tu veux délivrer
    Et libérer l’enfant des femmes ;
    Sur les paumes, tu dois les graver
    Et les jointures serrées,
    Et alors requérir l’aide des dises.
  6. Runes-d’écume tu dois savoir
    Si tu veux maintenir
    Sur les flots les coursiers-à-voile ;
    Sur l’étrave, doivent être gravées
    Et sur les pales du gouvernail
    Et par le feu fixées sur les rames ;
    Il n’est si hautes lames
    Ni si noires vagues
    Que tu n’en reviennes sauf de l’océan.
  7. Runes-des-branches tu dois savoir
    Si tu veux être guérisseur
    Et reconnaître les blessures ;
    Sur l’écorce, tu dois les graver,
    Et sur l’arbre de la forêt,
    Dont les branches penchent à l’est.
  8. Runes-de-discours tu dois savoir
    Si tu veux que nul homme
    Ne te repaie le mal par la haine,
    Les tourner,
    Les tresser,
    Les placer toutes ensemble
    Dans l’assemblée,
    Où les gens iront
    Devant les juges au complet.
  9. Runes-de-pensée tu dois savoir,
    Si tu veux être homme
    Plus sage que tout autre.
    Les interpréta,
    Les incisa,
    Les imagina Hroptr [12],
    Du fluide
    Qui fuit
    Du crâne de Heiðdraupnir [13]
    Et de la corne de Hoddrofnir [14].
  10. Sur une falaise il se tenait
    Avec les tranchants de Brimir [15],
    Il portait seul un casque sur la tête.
    Alors la tête de Mím(i)r prononça
    Ses premiers mots de sagesse,
    Et énonça les lettres vraies.

Sigrdrífa liste huit catégories de runes. C’est le nombre de runes d’une ætt de l’ancien fuþark germanique. Toutes ces runes sont protectrices. Deux catégories concernent directement la médecine (les bjargrúnar « runes-de-délivrance » et les limrúnar « runes-des-branches »). Deux autres catégories sont AUSSI des noms de valkyries :

Les hugrúnar « runes-de-pensée » (str. 13) renvoient à Mímir « Mémoire » (str. 14). Il ne reste de ce géant ou dieu (selon les versions) que la tête bavarde – à l’usage exclusif du dieu nécromancien Óðinn. En somme, les runes de pensée réunissent en douce Huginn « Pensée » et Muninn « Souvenir, Mémoire », la paire de corbeaux d’Óðinn. Le corbeau est justement l’emblème des valkyries. Les « lettres vraies » sont les runes. Comme elles sont rattachées à la Mémoire fraîchement défunte, les runes prennent ici, me semble-t-il, une fonction mémorielle (commémorative et funéraire), au détriment de leur valeur magique intrinsèque.

Localisation mythique des runes

Sigrdrífa inventorie ensuite les créatures tatouées et les objets gravés de runes :

  1. On les dit gravées sur le bouclier
    Placé devant la déesse étincelante [16],
    Sur l’oreille de Tôt-Levé
    Et sur le sabot de Véloce,
    Sur la roue qui tourne
    Sous le chariot de [H]Rungnir,
    Sur les dents de Sleipnir
    Et sur les lanières du traîneau.
  2. Sur la patte de l’ours
    Et sur la langue de Bragi,
    Sur les griffes du loup
    Et sur le bec de l’aigle,
    Sur les ailes sanglantes
    Et sur le bout du pont,
    Sur les paumes libératrices,
    Sur la piste de pitié.
  3. Sur le verre et sur l’or
    Et sur les amulettes des hommes,
    Dans le vin et le moût de bière
    Et sur les sièges-de-délice,
    Sur la pointe de Gungnir [17]
    Et sur le poitrail de Grani [18],
    Sur l’ongle de la norne
    Et sur le bec de la chouette.

Le cheval, monture des valkyries, est le seul animal cité à être identifié par un nom. Il est présent quatre fois :

Rungnir cache a priori Hrungnir. Ce géant occis par Þórr possédait un cheval de course. On peut présumer qu’il l’attelait parfois à son chariot.

Aucune rune ne sert à l’écriture (à enregistrer la mémoire) car même la langue de Bragi (str. 16) montre que la poésie est orale. L’ongle de la norne (str. 17) certifie qu’il s’agit de runes du Destin. Les AMULETTES des hommes (str. 17) renforcent cet usage magique. Il est bien possible qu’on assiste ensuite à la métamorphose (de l’usage) des runes :

  1. Toutes furent grattées,
    Celles qui étaient gravées
    Et tournées dans l’hydromel sacré,
    Et sur les chemins envoyées au loin.
    Elles sont avec les ases ;
    Elles sont avec les alfes ;
    Certaines avec les vanes sages ;
    Certaines, les ont les humains.
  2. Ce sont les runes-du-hêtre ;
    Ce sont les runes-de-délivrance
    Et toutes les runes-de-la-bière
    Et les précieuses runes-de-puissance
    Pour quiconque sait ne pas les confondre
    Ni les corrompre ;
    Uses-en, si tu les as apprises,
    Jusqu’à ce que les puissances se brisent.
  3. À présent, tu dois choisir
    Puisque t’est un choix donné
    Érable [19] aux armes acérées,
    Discours ou silence,
    Porte toi-même dans ta pensée ;
    Tout les malheurs sont [déjà] mesurés. »
  4. «Point je ne fuirai,
    Me saurais-je voué à mourir ;
    Je ne suis pas né couard
    Tes aimables avis
    Je les veux tous avoir
    Tant que je vivrai. »

D’abord, les runes sont grattées. Soit pour les effacer, soit pour les modifier (graphisme compris). Ensuite, elles sont mélangées à l’hydromel sacré. Óðinn les repêche justement dans la source de Mímir (Hávamál, str. 139). Or, celui-ci boit chaque matin une corne d’hydromel. Sa source est d’ailleurs aussi appelée Óðrerir, nom du contenant de l’hydromel, avant de lui servir de synonyme. Noter que les runes (en particulier, sur pierre) étaient teintées de sang par le maître des runes (le graveur). Le sang de Kvasir était l’ingrédient majeur de l’hydromel mythique. Tremper les runes dans l’hydromel pourrait donc équivaloir à les asperger de sang.

Les runes-du-hêtre (bókrúnar), littéralement « runes-du-livre » (str. 19) pourraient être une erreur de transcription. Un charme érotique, gravé sur un bâtonnet de bois (xive siècle), découvert à Bergen (Norvège), mentionne des bóTrúnar « runes-de-remède » juste avant des bjargrúnar « runes-de-délivrance » (Alaric Hall). Cela étant, les runes-du-livre pourraient aussi indiquer que les runes servent désormais à enregistrer la mémoire.

Au final

La valkyrie clôt son enseignement en offrant un choix à Sigurðr (str. 20). Des experts y voient une demande en mariage voilée [20]. Sigurðr y répond (str. 21). Il n’a pas hésité à traverser un rideau de flammes pour approcher la valkyrie. Ce n’est pas un mauvais présage qui l’empêchera de rester. Le poème s’achève sur onze conseils de Sigrdrífa à Sigurðr, avant leur serment réciproque [21].


Notes

[1] La Saga d’Egill Skalla-Grímson ↗ (xiiie siècle) notamment. Le poète-guerrier islandais du xe siècle est même le seul scalde honoré d’une saga à être un maître des runes (Alison Finlay, « Pouring Óðinn’s Mead: An Antiquarian Theme? », dans Old Norse Myths, Literature and Society, Proceedings of the 11th International Saga Conference 2-7 July 2000, University of Sydney, Australia). Il les utilise trois fois. Il brise une corne empoisonnée qui lui a été offerte à boire (chap. 44). Il contraint un roi à quitter ses terres (chap. 60). Il guérit une jeune fille malade (chap. 75).

[2] Le corbeau est emblématique de la valkyrie. Néanmoins, la première mention d’une valkyrie au ixe siècle décrit plutôt un cygne.

[3] Les deux poèmes se suivent sans s’interrompre dans le Codex Regius (manuscrit de l’Edda poétique) et pourraient être du même auteur anonyme.

[4] La belle Menglöð « Joyeux ou Beau-Collier » des Dits de Fjölsvinnr habite également derrière une enceinte de flammes.

[5] Le sommeil de Sigrdrífa ressemble – et est même comparé – à la mort.

[6] Sigurðr a une drôle de façon de se présenter ! L’épée de son père a été brisée par Óðinn au cours d’une bataille et a été reforgée pour lui par le frère du serpent qu’il vient d’occire. La charogne à corbeau est soit ce serpent, soit son frère.

[7] La völva Hyndla détenait la bière de mémoire. Freyja la réveilla de la mort pour la questionner sur la généalogie du roi qu’elle avait pour amant. Il n’est pas impossible qu’elle ait confisqué la bière à la géante en partant (Hyndluljóð).

[8] Le champ généreux est la terre.

[9] Óðinn a deux corbeaux perchés sur les épaules. Ils volent dans le monde entier pour lui ramener les nouvelles du jour. Apparemment, la valkyrie a la même faculté, mais ramène les morts à son maître.

[10] Týr « Dieu » est à la fois le nom d’un dieu et d’une rune. En fait, c’est même une des deux ou trois runes du fuþark citées par Sigrdrífa.

[11] Nauðr « nécessité » est la deuxième rune du fuþark citée par Sigrdrífa. Elle est associée (via l’ongle) aux nornes (str. 17).

[12] Hroptr « Lieur », c’est-à-dire Óðinn.

[13] Heiðdraupnir serait un nom alternatif de Mímir.

[14] Hoddrofnir serait un autre nom alternatif de Mímir.

[15] Tranchants est un heiti désignant une épée (à double tranchants). Brimir « Écume » habite une halle à bière et a sans doute un lien avec le géant de la mer. Les nains ont été conçus pour moitié avec son sang.

[16] La déesse étincelante est le soleil. Sól « Soleil » est le nom d’une rune du fuþark. C’est donc la troisième rune citée par Sigrdrífa.

[17] Gungnir « Vacillante » est la lance d’Óðinn.

[18] Grani est le cheval de Sigurðr.

[19] C’est le deuxiéme arbre utilisé par Sigrdrífa pour désigner Sigurðr (après le pommier, str. 5).

[20] Selon Elizabeth Jackson, sur une idée de B. Sijmons et H. Gering (1927-1931), qui supposaient des fiançailles pour être exacte.

[21] La fin est abrupte car commence la Grande Lacune, l’endroit où plusieurs feuillets du manuscrit ont été arrachés.